Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/32

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de mon Fils unique ; c’est par cette clef, que fut ouverte la vie éternelle, qui si longtemps avait été fermée par le péché d’Adam. Quand je vous eus donné ma Vérité, le Verbe mon Fils unique, il souffrit mort et passion et, par sa mort il détruisit votre mort, en vous baignant dans son sang. Ainsi son sang et sa mort, en vertu de la nature divine unie à votre nature humaine, ouvrirent la vie éternelle.

A qui laissa-t-il les clefs de ce Sang ? Au glorieux apôtre Pierre et à tous les autres qui sont venus et qui viendront après lui jusqu’au dernier jour du jugement. Tous ont donc et auront la même autorité que Pierre, et aucune de leurs fautes n’ amoindrira cette autorité, ni n’affaiblira la perfection du Sang ou des autres sacrements. Car, je te l’ai déjà dit, aucune tache ne peut ternir ce Soleil, ni sa lumière ne peut être obscurcie par les ténèbres du péché mortel, qui se trouvent en celui qui l’administre ou en celui qui le reçoit. Leur faute ne peut nuire en rien aux sacrements de la sainte Église, ni amoindrir leur vertu. Tout ce qu’elle peut, c’est de diminuer la grâce ou d’aggraver la culpabilité, en celui qui les administre et en celui qui les reçoit indignement.

Ainsi, mon Christ sur terre tient les clefs du Sang. S’il t’en souvient bien, je t’ai manifesté cette vérité par une allégorie, lorsque je voulus te faire comprendre, quel respect les séculiers doivent porter à mes ministres, qu’ils soient bons ou mauvais, et combien ils m’offensaient par leurs irrévérences, Je te montrai, tu le sais, le corps mystique de la sainte