Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/341

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toute lumière ; c’est cette lumière qui communique à l’œil de l’intelligence une clarté surnaturelle, si abondante et si parfaite que la lumière de la foi en est éclairée, cette foi, par laquelle je vois que mon âme a la vie, et dans cette clarté vous reçoit, vous, la Lumière. Par la lumière de la foi, je possède la sagesse dans la sagesse du Verbe votre Fils. Par la lumière de la foi, je suis forte, constante et persévérante. Par la lumière de la foi, j’espère et je ne me laisse pas défaillir en route. Cette lumière m’indique le chemin et, sans cette lumière, je marcherais dans les ténèbres. C’est pourquoi je vous ai demandé, Père éternel, de m’éclairer de la lumière de la très sainte foi. Cette lumière est vraiment un océan, car elle plonge l’âme en vous, l’océan de paix, ô Trinité éternelle ! L’eau de cette mer n’est pas trouble ; l’âme n’y a pas peur, car elle y connaît la vérité. Elle est transparente et laisse voir les choses qu’elle recèle en ses profondeurs. Aussi là où abonde la resplendissante lumière de la foi, l’âme a, pour ainsi dire, l’évidence de ce qu’elle croit. Elle est un miroir, c’est vous, Trinité éternelle, qui me l’avez appris, — et en regardant dans ce miroir tenu par la main de l’amour, je m’y contemple moi-même en vous, moi votre créature, et vous-même en moi, par l’union que votre Divinité a contractée avec notre humanité. Dans cette lumière je vous connais, et vous êtes présent à mon esprit, vous le Bien suprême et infini.

Bien au-dessus de tout bien ! Bien qui fait la félicité ! Bien incompréhensible ! Bien inestimable !