Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/35

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divine et de la nature humaine. c’est à Moi que va le respect, c’est à Moi aussi que s’adresse l’irrévérence. Je te l’ai déjà dit, vous ne leur devez pas d’égards particuliers, pour eux-mêmes, mais à cause de l’autorité dont je les ai investis ; et, pareillement, en les offensant, ce n’est pas eux qu’on offense, c’est Moi-même. C’est ce que j’ai interdit, par ces mots Ne portez pas la main sur mes christs (Par. 16, 22). Non : Je ne le veux pas.

Qu’on ne s’excuse point en disant : " Je ne fais pas injure à la sainte Église, je ne me révolte pas contre elle, je n’en ai qu’aux vices des mauvais pasteurs. " Qui parle ainsi ment sur sa tête. Son amour-propre l’aveugle, et l’empêche d’y voir clair, ou plutôt, il voit bien, mais fait semblant de ne pas voir, pour étouffer les reproches de sa conscience. S’il était sincère, il verrait bien, et même, il voit bien que ce ne sont pas les hommes qu’il persécute, mais le Sang de mon Fils. A Moi l’injure, comme à Moi le respect ! Et donc à Moi aussi, tous les dommages, tous les mépris, tous les affronts, toutes les opprobres, toutes les réprobations dont mes ministres sont l’objet. Je considère comme fait à Moi-même tout ce qui leur est fait. Je l’ai dit et je le répète : Je ne veux pas que l’on touche à mes christs !-- C’est à Moi seul de les punir.

Les méchants prouvent ainsi leur irrévérence pour le Sang et le peu de prix qu’ils attachent à ce trésor que je leur ai donné, pour le salut et la vie de