Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/36

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leurs âmes. Pouvais-je faire davantage que de me donner moi-même, Dieu et homme tout entier, pour être votre nourriture. Mais parce qu’ils n’ont pas su m’honorer moi-même à travers mes ministres, leur respect s’est encore amoindri par les persécutions qu’ils leur ont fait subir, sous prétexte qu’ils découvraient en eux nombreux péchés et maints défauts dont je t’entretiendrai en un autre endroit. Si vraiment ils avaient professé le respect qu’ils me doivent à Moi dans la personne de mes ministres, les défauts de ceux-ci n’eussent point découragé leur hommage, comme ils ne diminuent en rien, je te l’ai dit, la vertu de ce Sacrement. Donc le respect, lui aussi, doit demeurer le même : l’amoindrir, c’est m’offenser moi-même.

Cette offense m’est plus sensible que toutes les autres, et pour plusieurs raisons, dont je te dirai les trois principales.

La première est que, ce qu’on leur fait, c’est à Moi-même qu’on le fait.

La seconde c’est qu’ils transgressent le commandement, que j’ai institué moi-même, de ne pas porter là main sur mes christs, et qu’ils méprisent ainsi la vertu du Sang qu’ils ont reçu dans le saint baptême. Ils ont désobéi, en faisant ce qui était défendu, et ils se sont insurgés contre ce Sang, en lui manquant de respect, par une grave persécution. Ils sont donc comme des membres putrides, retranchés du corps mystique de la sainte Église, et s’ils s’obstinent dans leur révolte, s’ils meurent dans leur mépris, ils encourront la damnation éternelle. Au