Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE VIII

(117)

Où l’on parle de ceux qui, de différentes manières, persécutent l’Église et les ministres.

Ils me frappent, t’ai-je dit, et c’est la vérité. Dans leur intention, du moins, autant qu’il est en leur pouvoir, ils m’accablent de leurs coups. Non que certes j’en puisse ressentir aucune blessure je suis comme le rocher, qui ne peut être entamé par les coups, et qui renvoie le choc à celui qui le frappe. Ainsi en est-il de leurs offenses. Ils essayent bien d’en jeter l’affront jusqu’à Moi : ils ne peuvent m’atteindre. La flèche empoisonnée de leur faute retombe sur eux, et c’est eux qu’elle blesse en leur faisant perdre, en cette vie, la grâce qui est le fruit du Sang. Et, au dernier moment, s’ils ne se convertissent, par une sainte confession accompagnée de contrition du cœur, ils tomberont dans l’éternelle damnation : ils seront séparés de Moi et liés au démon ; car c’est avec lui qu’ils ont fait alliance.

Dès que l’âme, en effet, est privée de la grâce, elle est prise dans les liens du péché, ces liens qui sont la haine de la vertu et l’amour du vice. Cette chaîne, c’est leur libre arbitre qui l’a mise aux mains du démon, et c’est par elle qu’il les tient