Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/39

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C’est pourquoi, elle m’est plus sensible que toute autre, cette offense qui s’adresse non pas à mes ministres, mais à Moi. Je n’estime pas comme leur appartenant en propre ni l’honneur, ni la persécution : c’est Moi qu’ils visent, c’est-à-dire ce glorieux Sang de mon Fils qui est Un avec moi. Aussi je t’assure, que si tous les autres péchés commis jusqu’à ce jour étaient dans un plateau, et celui-là dans l’autre, c’est celui-là qui pèserait davantage dans la balance de ma Justice, pour les raisons que je t’ai exposées.

Si je t’ai révélé tout cela, c’est pour que tu aies sujet de t’attrister davantage, de l’injure qui m’est faite et de la perte de ces malheureux ; c’est afin que par la douleur et par l’amertume de ton âme et de mes autres serviteurs, par ma Bonté et ma Miséricorde, soient dissipées les ténèbres qui pèsent sur les membres corrompus, séparés du corps mystique de la sainte Église.

Je ne trouve presque plus personne qui gémisse de la persécution que l’on fait subir à ce glorieux et précieux Sang. Mais combien n’en rencontré-je pas, qui sans cesse me frappent des flèches de leur amour désordonné, de leur crainte servile, de leur propre estime ! Aveugles qu’ils sont, ils se font un honneur de ce qui est leur honte, ils jugent honte ce qui serait leur honneur, je veux dire s’humilier devant leur chef. Voilà les vices qui les ont faits s’insurger pour persécuter le Sang