Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/55

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pour leur inspirer, en gardiens fidèles, de bonnes et saintes pensées ; sans cesse, ils m’offraient pour elles, en leurs oraisons continuelles, les doux désirs de leur charité ; sans cesse, ils les soutenaient par l’enseignement de la parole, ou par l’exemple de leur vie.

Ils sont donc bien, tu le vois, des anges, messagers de ma Charité, préposés à votre garde, vrais luminaires dans le corps mystique de la sainte Église, guides sûrs, capables de vous conduire, vous les aveugles, dans la voie de la Vérité, par les bonnes pensées qu’ils vous inspirent, par leurs prières, par l’exemple de leur vie, par l’enseignement, ainsi qu’il a été dit.

Avec quelle humilité ils gouvernaient et conservaient ceux dont ils avaient la charge ! En eux quelle espérance et quelle foi vivante ! Ils n’auraient pas craint de voir les biens temporels manquer pour eux et leur troupeau ! Aussi, avec quelle largesse, distribuaient-ils aux pauvres les richesses de la sainte Église ! Avec quelle rigueur ils observaient l’obligation de faire trois parts du temporel, pour leurs besoins, pour les pauvres et pour l’Église, Ils n’avaient point à prendre de dispositions testamentaires ils ne laissaient point de fortune après leur mort. Quelques-uns même avaient pour les pauvres endetté l’Église. Si large était leur charité, si ferme leur espérance dans ma divine Providence, que la crainte servile n’avait sur eux nulle prise. Ce n’est pas eux qui auraient