Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/54

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mes chers ministres, dont je t’ai dit, qu’ils avaient les propriétés et la condition du soleil. Et vraiment, ils sont des soleils ! En eux, nulles ténèbres de péchés, en eux pas d’ignorance ; car ils suivent la doctrine de ma Vérité. En eux point de tiédeur, car ils sont embrasés du feu de ma charité. Grandeurs, situations, plaisirs du monde, tout ne leur est rien ; aussi n’ont-ils pas peur de corriger le vice. Qui n’a pas l’ambition de la puissance ou de la prélature, ne craint point de les perdre et reprend avec vigueur. Celui dont la conscience est sans reproche, n’a peur de rien.

Aussi n’était-elle point obscurcie dans mes oints, dans mes christs, cette perle précieuse de la Justice ! Elle y brillait au contraire avec éclat. Ils embrassaient la pauvreté volontaire ; ils cherchaient l’abaissement avec une humilité profonde, sans souci des railleries, des affronts, des calomnies, des injures, des opprobres, des peines et des tourments des hommes. Blasphémait-on contre eux, ils bénissaient et acceptaient tout avec une véritable patience, comme des anges de la terre, et plus que des anges, — non par nature, mais par fonction par le don surnaturel qui leur avait été fait, de distribuer le corps et le sang de mon Fils unique.

Et, en vérité, ils sont des anges. L’ange que j’ai proposé à votre garde, vous communique les bonnes et saintes inspirations. Eh bien mes ministres, eux aussi, étaient des anges. C’est ma Bonté qui leur avait confié votre garde. Sans cesse, ils avaient l’œil sur les âmes qui leur étaient soumises,