Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/59

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ne pas laisser enfoui, dans l’ignorance et la négligence, le trésor confié à leurs mains. Ils ont reconnu que c’était de Moi qu’ils le tenaient, et ils ont apporté à le faire valoir toute leur sollicitude, une profonde humilité, de vraies et réelles vertus. Comme c’était pour le salut des âmes, que je les avais mis en si grand honneur, ils ont travaillé sans relâche, ces bons pasteurs, â ramener les brebis dans le bercail de la sainte Église. Par amour, affamés qu’ils étaient des âmes, ils affrontaient la mort pour les arracher aux mains du démon. Ils étaient faibles, je veux dire qu’ils se faisaient faibles avec ceux qui étaient faibles. Que de fois, pour ne pas accabler le désespoir du prochain, et le mettre plus à l’aise pour découvrir son infirmité, ils faisaient semblant de la partager. Je suis faible comme vous, disaient-ils, tout comme vous. Pleurant avec ceux qui pleuraient, ils se réjouissaient avec ceux qui étaient dans la joie, et savaient ainsi distribuer à chacun, la nourriture qui lui convenait. Ils conservaient les bons, et leurs vertus les remplissaient d’allégresse car ils n’étaient pas dévorés par l’envie, et leur cœur se dilatait dans la plénitude, par la charité qu’ils avaient pour le prochain et pour ceux surtout dont ils avaient la charge. Quant aux pécheurs, ils les retiraient de leur iniquité, en se faisant avec eux et pour eux infirmes et pécheurs, par une véritable et sainte compassion, et ils les corrigeaient de leurs fautes par la pénitence, que souvent, par charité ils partageaient avec eux. L’amour qu’ils