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CHAPITRE XII

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Des péchés et de la vie coupable des mauvais prêtres.

Écoute maintenant, fille bien-aimée ! Afin que toi et mes autres serviteurs, vous ayez plus sujet de m’offrir pour eux, d’humbles et continuelles prières, je veux te montrer et te dire la vie criminelle de trop de mes prêtres. De quelque côté que tu regardes, séculiers et religieux, clercs et prélats, petits et grands, jeunes et vieux, gens de toute condition, partout tu ne vois qu’offenses. Tous répandent l’infection de leurs péchés mortels ; mais cette infection ne peut m’atteindre ni me nuire, elle n’est mortelle que pour eux-mêmes.

Je t’ai entretenue, jusqu’ici, de l’excellence de mes ministres et de la vertu des bons, pour donner à ton âme quelque consolation, et pour te faire mieux comprendre la misère de ces malheureux, combien ils sont dignes de plus grands reproches et d’un plus terrible châtiment. Autant les élus, mes bien-aimés, qui ont fait fructifier par leurs vertus le trésor que je leur avais confié, méritent une plus grande récompense, et seront comme des pierres précieuses en ma présence, autant ceux-là sont