Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/76

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temple. Ces ornements dont ils devraient enrichir le temple et l’Église pour honorer le Sang, c’est maintenant aux maisons qu’ils habitent qu’ils les réservent.

Et bien pis encore ! Jouant à l’époux qui orne sa propre épouse, ces démons incarnés parent des dépouilles de l’Église la complice diabolique de leur injustice et de leur impudicité. Sans la moindre honte, ils la feront assister à l’office, pendant qu’ils célèbrent à l’autel, sans trouver mauvais que cette malheureuse, tenant ses enfants par la main, se présente à l’offrande avec le peuple !

O démons, plus démons que les démons ! Si du moins vous aviez quelque souci de ne pas afficher ainsi vos iniquités, aux yeux de ceux dont vous avez la charge ! En les commettant dans le secret, vous m’offenseriez encore, Moi, et vous vous perdriez vous-mêmes ; mais du moins, vous n’entraîneriez pas les autres dans votre ruine, par l’étalage de votre vie criminelle. Vos exemples leur sont un motif, non seulement de ne point sortir de leurs péchés, mais encore d en commettre de semblables, ou de plus graves encore. Est-ce là, la pureté que j’exige de mon ministre, quand il monte à l’autel ? Le matin, l’âme souillée dans un corps corrompu, il se lève de la couche, où il gisait dans le péché mortel, dans le péché immonde, et il s’en va célébrer. Et c’est là, la pureté ? O tabernacle du démon ! Où sont les veilles de la nuit, dans la solennité pieuse de l’office divin ? Où, la prière assidue et fervente ? N’est-ce pas ainsi, que pendant les heures de la nuit, tu devais