Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/81

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semble que je n’en puis plus. Ou bien, donnez-moi quelque consolation, montrez-moi des lieux où nous puissions, moi et vos autres serviteurs, chercher un refuge, pour n’être pas atteints par cette lèpre, et conserver la pureté de nos âmes et de nos corps ! "

J’abaissai sur toi un regard de tendresse et je te répondis : " Ma fille, votre refuge est de rendre honneur et gloire à mon nom, et de faire monter vers moi l’encens d’une continuelle prière pour ces infortunés plongés en une si grande misère qu’ils ont mérité par leurs péchés les rigueurs du jugement divin. Votre asile doit être le Christ crucifié, mon Fils unique. C’est dans la plaie de son côté que vous devez vous réfugier. Demeurez là, vous y goûterez par sentiment d’amour, en cette nature humaine, ma Nature divine. Dans ce cœur ouvert vous trouverez la charité, envers moi et envers le prochain. Car, c’est pour mon honneur à Moi, le Père éternel, et par obéissance au commandement que je lui donnai pour votre salut, qu’il courût à la mort ignominieuse de la très sainte Croix. En contemplant cet amour, en le goûtant, vous suivrez sa doctrine, vous vous nourrirez à la table de la Croix, en supportant par charité, avec une véritable patience, votre prochain, et aussi les peines, les tourments, les fatigues, de quelque côté qu’elles vous arrivent. C’est ainsi que vous acquerrez des mérites et que vous éviterez la lèpre…

Tel est le moyen que je t’indiquai, et que je te suggère encore, à toi et à mes autres serviteurs.

Cependant ton âme était toujours absorbée par