Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/82

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le sentiment de cette infection, et le regard de ton intelligence, perdu dans ces ténèbres. C’est alors, que ma Providence vint à ton secours. Comme tu communiais au corps et au sang de mon Fils, Dieu tout entier, homme tout entier, dans le saint Sacrement de l’autel, en signe de la vérité des paroles que je t’avais dites, l’infection fut soudain dissipée par le parfum qui se fit sentir dans ce Sacrement, et les ténèbres chassées tout à coup, par la lumière qui venait de lui. Par une faveur spéciale de ma Bonté, tu conservas dans ta bouche, d’une façon sensible et corporelle, le parfum et le goût de ce Sang, plusieurs jours durant.

Tu vois donc, ma très chère fille, combien ce péché m’est odieux en toute créature. Songe combien plus il me doit déplaire, en ceux que j’ai appelés à vivre, dans l’état de continence. Parmi ces continents, il en est que j’ai retirés du monde par la vie religieuse, d’autres par leur incorporation au corps mystique de la sainte Église, et parmi ceux-ci sont mes ministres. Vous ne sauriez comprendre, à quel point ce péché me déplaît en eux. Il m’offense beaucoup plus, qu’en ceux qui vivent dans le monde, ou même qui sont, à un autre titre, voués à la continence.

C’est qu’ils sont mes ministres ! Je les avais placés comme des lampes sur le chandelier, pour me distribuer à tous, Moi le vrai Soleil, par la lumière de la vertu, par l’exemple d’une vie honnête et sainte, et c’est à travers les ténèbres, qu’ils me répandent sur les âmes. Ces ténèbres ont tellement