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CHAPITRE XVI

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Comment ces fautes des ministres sont cause qu’ils ne corrigent pas leurs sujets. Des vices des Religieux. Des maux nombreux qui découlent de cette absence de correction.

Comment ces ministres, couverts de tant de crimes, pourraient-ils exercer la justice, corriger et reprendre les fautes de leurs sujets ? C’est impossible : leurs propres péchés leur enlèvent le courage et le zèle de la sainte justice. Veulent-ils réprimer, parfois ? Ils s’attirent, de leurs sujets criminels, cette réplique : " Médecin, guéris-toi, toi-même ! Tu viendras ensuite m’offrir tes remèdes, et je prendrai la médecine que tu me donneras ! Il est en plus grand péché que moi, et ne voilà-t-il pas qu’il me fait honte du mien ! "

Mal en prend, en effet, à celui dont la réprimande est toute en paroles, sans être accompagnée d’une vie bonne et réglée. Certes, bon ou mauvais, le supérieur a toujours le devoir de reprendre le vice qu’il découvre en ceux qui lui sont soumis ; mais de ce devoir il s’acquitte mal, s’il ne se corrige surtout, par l’exemple d’une vie honnête et sainte. Et plus coupable encore, celui qui ne reçoit pas humblement la correction, et ne réforme pas sa vie criminelle,