Page:Catherine de Sienne - Le Dialogue, Hurtaud, 1913, II.djvu/90

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aucun zèle pour son observance, parce qu’ils ne l’observent pas eux-mêmes. Ils réserveront tous les fardeaux des obédiences difficiles et en imposeront le joug à ceux qui veulent être fidèles à la constitution et les puniront, au besoin, des fautes qu’ils n’auront pas commises ! S’ils en agissent ainsi, c’est que ne brille pas, en eux, la perle de la justice, mais celle de l’iniquité. C’est l’iniquité qui leur fait réserver leurs rigueurs et leur haine à ceux qui sont dignes de leur bienveillance et de leur faveur, et accorder à ceux qui comme eux sont les membres du démon, leur affection, leurs bonnes grâces, et une situation, en leur confiant les charges de l’Ordre. Ils vivent comme des aveugles, et c’est comme des aveugles aussi, qu’ils gouvernent leurs sujets et distribuent les fonctions de l’Ordre. S’ils ne se corrigent pas, leur aveuglement les conduira aux ténèbres, à la damnation éternelle, et ils auront à me rendre compte, à Moi, le souverain juge, des âmes de leurs sujets. Ils ne pourront m’en rendre un bon compte. Aussi recevront-ils de Moi, le juste châtiment qu’ils ont mérité.