Page:Caumont - Les Fées contes des contes.pdf/24

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d’amour moy ſeul qu’il n’y en a dans le Ciel ni ſur la terre. Je ſuis Phraates, le fils de la Reine des Fées, qui vous aime & qui veut vous ſecourir. Alors prenant le balay qu’elle avoit jetté, il toucha toutes ces toiles d’araignée ; qui devinrent auſſitôt un tiſſu d’or d’un ouvrage merveilleux, le feu des lampes demeura vif & lumineux, & Phraates donnant une clef d’or à la Princeſſe : Vous trouverez une ſerrure, lui dit-il, au grand quarré de vôtre cellule, ouvrez-la tout doucement : Adieu, je me retire, de peur de me rendre ſuſpect ; allez vous repoſer, vous trouverez tout ce que vous eſt neceſſaire. Et mettant un genoux à terre » il lui baiſa reſpectueuſement la main.

Plus belle que Fée plus étonnée de cette rencontre, que de tout ce qui lui étoit arrivé dans la journée, rentra dans la petite chambre, & cherchant à trouver cette ſerrure dont on lui avoit parlé, en s’approchant du lambris elle entendit une voix la plus aimable du monde, qui ſembloit ſe plaindre avec douleur : elle crut que c’étoit quelque miſerable comme elle qu’on vouloit tourmenter. Elle prêta curieuſemenr l’oreille. Mais