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A MES TRES-CHERS FILS

LE SEIGNEUR CHARLES

VICOMTE DE MANSFIELD,

ET LE SEIGNEUR HENRY

CAVENDISH.


Mes tres-chers Fils,



J E vous prie pour l’amour de vous mesmes d’étudier ce livre, & de le mettre en pratique ; parce qu’il n’y a rien plus propre à un Gentil-homme que d’être bon Homme de cheval : & il n’y a aucune créature de qui l’homme reçoive tant d’avantage que du cheval, soit pour l’usàge, ou le plaisir. Premièrement, l’homme ne paroît jamais tant homme comme sur un beau cheval. Peut-on pour le plaisir recevoir plus de contentement qu’à voir manier un cheval parfait en toutes fortes de beaux airs ? En outre, quel exercice y a-t-il plus noble, plus sain, & de qui la Cour fasse plus d’estime, que de celuy-ci ? Soit à voir aux jours de festes & de tournois, ou aux nopces des grands Roys & Princes toute la variété de bien manier un cheval à toute sorte d’airs; soit à courir la bague pour le pris, ou la lance, ou la lice, & venir par après à l’épée; il ne fauroit y avoir une pompe plus C glorieuse,