épargné ny dépenſe, ny ſoin pour y reüſſir. Il avoit par ſon expérience la connoiſſance des moyens pour y parvenir ; auſſi a-t-on veu ſortir de ſes Haras de tres beaux Chevaux, non ſeulement pour fournir ſes écuries, mais en core pour en gratifier ſes amis. Il eſt donc à préſumer que ce qu’il a donné au public ne peut manquer d’être excellent. » M. de Solleyſel ajoute que le Livre de ce Seigneur eſt rare, & que difficilement le peut-on recouvrer, tant à cauſe du prix exceſſif qu’il ſe vend, qu’à cauſe qu’il s’en eſt tiré tres peu d’exemplaires[1] .
Voici le jugement de M. de la Gueriniere. M. le Duc de Newcastle, dit-il, étoit un Seigneur Anglais Gouverneur de Charles II. Il a infiniment honoré la profeſſion par l’unique étude qu’il en a faite pendant tout le cours de ſa vie ; auſſi a-t-il paſſè pour le plus ſçavant Homme de cheval de ſon temps. Nous avons de lui un excellent livre in folio en François, imprimé à Anvers, & orné de Planches ; mais comme il n’en fit tirer que cinquante, dont il fit preſent à pluſieurs Princes & Seigneurs, & qu’il fit briſer les Planches, il eſt devenu ſi rare, qu’à peine peut-on le trouver[2].
Ces deux Auteurs ont raiſon d’atribuer la rareté de ce Livre au petit nombre d’exemplaires que M. le Duc de Newcastle en fit imprimer : mais M. de la Gueriniere ne devoit pas ajouter que cela vient auſſi de ce que ce Seigneur fit briſer les Planches. Les Planches n’ont jamais été briſées ; & elles ſont aujourd’hui dans la Bibliotheque de M. le Comte d’Oxford, qui par un effet de la protection genereuſe dont il honore les Lettres, a bien voulu permettre qu’on s’en ſervit pour donner cette ſeconde Edition.