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Page:Caylus - Souvenirs et correspondance.djvu/17

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l’esprit, elle trouva aisément des sociétés plus amusantes, parmi lesquelles elle redevint bientôt tout ce qu’elle avoit été. Elle renoua avec le duc de Villeroi, pour lequel elle avoit été chassée de la cour. On verra bientôt que cet inconvénient ne parut rien aux yeux du roi et de madame de Maintenon en comparaison de celui de se sanctifier sous la conduite d’un janséniste. »

La haine dont Louis XIV était animé contre les jansénistes, haine plus violente encore, s’il faut en croire la princesse Palatine, que celle qu’il avait nourrie contre les huguenots, servit admirablement madame de Caylus. Il lui suffit de rompre avec un directeur janséniste pour que le roi oubliât ses méfaits antérieurs et mît un terme a sa disgrâce. Elle revint donc à la cour, et acquit insensiblement plus de faveur et de crédit qu’elle n’en avait obtenu avant son exil. « Elle eut un logement ; mais elle demeura enfermée chez madame de Maintenon ou chez madame d’Heudicourt. Peu à peu elle s’élargit chez les Noailles à des heures solitaires, puis, de même chez M. d’Harcourt dont la femme et feu Caylus étoient enfans des deux sœurs. Sa beauté, ses agrémens, son enjouement revinrent. Harcourt, trouvant en elle un instrument très propre à l’aider auprès de madame de Maintenon, la servit auprès d’elle pour la faire nager en plus grande eau. Elle fut des Marlys et des particuliers du roi. Ce fut une grande complaisance du roi pour madame de Maintenon : jamais il n’avoit