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Page:Caylus - Souvenirs et correspondance.djvu/36

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de l’une aux agrémens de l’autre. Dans le temps de la gaîté, son imagination ressembloit aux délicieux jardins de Trianon, surtout quand au printemps la terre s’y couronne de fleurs ; et son discernement a toujours été si clair, que si elle s’est jamais trompée, ce n’a été que par sentiment, la plus douce et la plus excusable de toutes les erreurs.

La douleur et la mort nous l’ont enlevée dans le temps que ses vertus s’augmentoient et que ses agrémens ne diminuoient pas. Elle seule, dans cet événement funeste, a conservé la fermeté d’une belle âme et cette douceur céleste qui avoit charmé en elle dans tout le cours de sa vie. Nous ne la voyons plus, mais nous l’aimerons, nous la regretterons toujours ; et au lieu de fleurs nous répandrons des larmes sur un si cher et si précieux tombeau.