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Page:Caylus - Souvenirs et correspondance.djvu/37

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PRÉFACE

DE LA PREMIÈRE ÉDITION



Cet ouvrage de madame de Caylus est un de ceux qui font le mieux connoître l’intérieur de la cour de Louis XIV. Plus le style en est simple et négligé, plus sa naïveté intéresse. On y retrouve le ton de sa conversation ; elle n’a point tâché, comme disoit M. le duc d’Antin[1]. Elle étoit du nombre des femmes qui ont de

  1. Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, premier duc d’Antin, seul enfant légitime de la marquise de Montespan, se trouvait être le demi-frère des bâtards légitimés de Louis XIV, le duc du Maine et le comte de Toulouse. Son habileté de courtisan lui permit de parvenir aux plus hautes dignités, après la mort de sa mère qui l’avait systématiquement écarté de la cour. Il avait laissé sur les événements historiques auxquels il fut mêlé des Mémoires assez volumineux, puisque Lemontey en cite le tome VIIIe ; mais on ignore ce qu’ils sont devenus. L’on ne connaît aujourd’hui de lui qu’une autobiographie assez courte, publiée par M. de Châteaugiron dans les Mélanges de la Société des Bibliophiles (Paris, Didot, 1828). On peut consulter sur ce personnage les Mémoires de Saint-Simon, qui le peignent sous de vilains traits, et une intéressante étude de Sainte-Beuve (Causeries du Lundi, tome V).