de Blois d’être née aussi désagréable. Madame de Thianges, sœur de madame de Montespan, et dont je parlerai quelquefois, encore moins raisonnable sur ce point, ne pouvoit supporter que la portion du sang de Mortemart que cet enfant avoit reçue dans ses veines, n’eût pas produit une machine parfaite. Ainsi mademoiselle de Blois passoit sa vie à s’entendre reprocher ses défauts ; et comme elle étoit naturellement timide et glorieuse, elle parloit peu, et ne laissoit rien voir du côté de l’esprit qui pût les réparer. Le Roi en eut pitié ; et c’est peut-être l’origine des grands biens qu’il lui a faits, et la première cause du rang où il la fit monter depuis.
Madame la duchesse d’Orléans ne laissoit pas d’avoir de la beauté, une belle peau, une belle gorge, de beaux bras, et de belles mains ; mais peu de proportion dans ses traits. Telle qu’elle étoit, madame de Thianges auroit dû avoir plus d’indulgence pour elle, puisqu’elle lui ressembloit beaucoup. Quant à l’esprit, il est certain que madame la duchesse d’Orléans en a, quoique, à dire la vérité, elle en ait peu montré dans sa conduite, par rapport à sa famille, depuis la mort du Roi.
Je reviens à madame de Maintenon, qui vécut chez madame de Montespan avec M. le duc du Maine jusqu’au temps où elle le promena en différents endroits pour chercher du remède à sa jambe. Ce prince étoit né droit et bien fait, et le fut jusqu’à l’âge de trois ans que les grosses dents lui percèrent, en lui causant des convulsions si terribles qu’une de