lité et le repos de sa première vie. Je le sais, et pour le lui avoir entendu dire, et par des lettres que j’ai vues depuis sa mort, écrites de sa main, et adressées à un docteur de Sorbonne, nommé l’abbé Gobelin[1], son confesseur ; mais son étoile singulière ne lui permit pas d’accomplir un projet si sensé tout l’acheminoit au grand personnage que nous lui avons vu jouer depuis.
J’ai vu encore dans ces mêmes lettres qu’on avoit voulu la marier au vieux duc de Villars, pour s’en défaire peut-être un peu plus honnêtement[2]. Je rapporte ici la manière dont elle s’en explique elle-même avec son confesseur. « Madame de Montespan et madame de Richelieu travaillent présentement à un mariage pour moi, qui pourtant ne s’achèvera pas. C’est un duc assez malhonnête homme et fort gueux : ce seroit une source d’embarras et
- ↑ Les lettres de madame de Maintenon à Gobelin ont été imprimées dans sa correspondance. — Cette correspondance se compose :
Des Lettres et entretiens sur l’éducation des filles ;
Des Conseils aux demoiselles ;
Et de la Correspondance générale, dans laquelle se trouvent la plupart des lettres adressées par madame de Maintenon à ses parents ou à ses amis.
L’édition la plus répandue de cette correspondance est celle de La Beaumelle ; mais elle est généralement infidèle ; les textes sont presque toujours modifiés, arrangés ou tronqués. M. Lavallée en avait entrepris une nouvelle qui est restée malheureusement inachevée.
- ↑ D’après une lettre de madame de Maintenon à madame d’Heudicourt (citée par M. de Noailles dans son Histoire de madame de Maintenon), c’est l’année 1674 qu’il faut assigner pour date à ce projet de mariage.