Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/149

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mon sang, mon sang toujours, qui coule au corps de tous les êtres.




J’étais le ciel bleu ; j’ai créé la mer pour qu’elle reflétât ma beauté.

J’étais Salomon ; j’ai du fond de l’Orient appelé la Reine de Saba : et cette Reine aux cheveux d’or, dont les yeux donnaient le vertige à qui la venait contempler, cette Reine, qui sous son manteau de cheveux d’or dansa pour mes regards une danse inimitable, et chanta des airs mystérieux que nul jamais ne saura chanter, cette Reine splendide était l’image de mes créations passagères.