Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/74

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geante, parfois lumière et or, reflétant un grand ciel d’azur, parfois livide, sombre, glacée, morbide, triste comme un marais d’automne, fouetté par une pluie grisâtre ou par un vent funèbre et gémissant.




rapsodies hongroises.


Penché sur son violon, et pâle, comme si son archet jouait sur son cœur, il débuta par un chant douloureux, autant que lui semblait la vie. Mais peu à peu ses yeux s’éclairèrent ; il regarda l’espace, le grand espace, plein de soleil, et se mit à jeter plusieurs notes joyeuses. Elles s’en allèrent, s’envolèrent, puis revinrent : il semblait heureux avec elles ; elles s’en allèrent, s’envolèrent, puis revinrent, et soudain se firent étincelantes et rapides, et emportèrent son âme dans une ronde ardente, au sein d’un éblouissant tourbillon,