Page:Cazalis - Le Livre du néant, 1872.djvu/76

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sert, où, solitaire et précieuse, se dressant comme un lis magnifique, elle ne fleurissait que pour lui. — Une corde cassa, et l’âme du musicien retomba du ciel sur la terre.


Qu’ai-je besoin du monde des vivants, de la terre, du ciel et des astres ? De mon violon je fais jaillir un ciel bleu, frissonnant d’étoiles, et dans la grande nuit étoilée, dans la nuit d’été de mon âme, m’apparaît, sous ses lourds cheveux noirs, avec son visage de morte, la Reine en robe orientale, que mes yeux attendent toujours !




J’aime avec passion deux choses : les chevaux hongrois, nerveux comme leurs maîtres, ardents, libres, ivres d’espace, qui ont la steppe pour s’élancer ; et