Aller au contenu

Page:Cazals - Le Jardin des ronces, 1902.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
xi
préface

… « Danser sur un volcan. »
… « Les destinées de la france. »

Sur les chaises à six sous se pavanait le gratin : Le chevalier Maurice du Plessis de Lynan, alors un charmant jeune homme au teint pâle, sanglé dans un irréprochable costume gris-fer, qui lui donnait l’air d’être vêtu d’une peau de serpent ; Maurice du Plessis, dont l’éducation vraiment chevaleresque, les sonnets exquis, ravissaient tout un jeune monde de lettres et que l’École Romane n’avait point encore envoûté. Puis l’hiératique, le solennel bonhomme Poussin, dont le cerveau, à la fois naïf et grand, reste

Couché sur des sommets comme un Dieu qui s’ennuie.

Je ne suis pas sûr de la présence de Barrès, bien que, déjà, les « Taches d’encre » eussent noirci la naïveté de l’époque, mais je me remémore la face ahurie et glorieuse de Baju…

« … ja, je, ji, jo, ju. »

Enfin, moi-même, m’endormant doucement aux coups d’aile vampiriens de la phraséologie politique.

Je m’éveille… une main hardie vient de me fourrer sous le nez un petit papier… j’éclate, je me tords… (J’ai commencé de bonne heure à perdre le respect des choses sérieuses.) Le petit papier, une feuille de calepin, représentait l’orateur, poète ou notaire, pincé à la minute psychologique du mouvement oratoire, la bouche ouverte en O, le bras arrondi en queue de cruche, et les basques de l’habit fébriles. J’ignore si cela était de