Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/35

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comme partout, la nature s’est montrée mère prévoyante, elle a placé le remède à côté du mal.

Mode d’élevage. — Le mode d’élevage ne présente rien de particulier : le veau destiné à la boucherie vers l’âge de trois, quatre mois, n’est pas entretenu exclusivement avec du lait, on lui donne des fèves, de la farine, on le laisse même téter à plusieur vaches. En développant les propriétés lactifères de la race, on n’aurait pas besoin d’avoir recours à un pareil procédé qui n’est rien moins que défectueux, et qui expose le produit aux coups de la nouvelle nourrice. Pour l’engraisser plus facilement, c’est alors qu’on lui donne des farineux ; mais il est de fait que dans ce cas la qualité de la viande change, et l’on croit que le veau nourri avec du lait fournit une meilleure viande que celui qui a été soumis à un autre mode d’engrais.

Les jeunes que l’on réserve comme élèves sont sevrés vers l’âge de quatre ou cinq mois, époque à laquelle on les lâche dans les pâturages avec le reste du bétail. Dans les premiers jours ils ne savent point ramasser l’herbe devant leur servir désormais de seule nourriture, ils veulent prendre la mamelle de la mère, préférant l’ancien régime à celui qu’on veut leur faire adopter. Pour éviter cet inconvénient il suffirait de les séparer les uns des autres pendant une semaine environ ; au bout de ce temps on n’aurait pas besoin d’avoir recours à la muserole ou à tout autre procédé aussi défectueux et présentant un danger plus grand que celui que l’on veut empêcher.

À l’entrée de l’hiver, le veau habituellement âgé de six