Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/36

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mois, quitte les pâturages et se trouve condamné à une stabulation permanente : dans ces étables il est mal nourri, il respire un mauvais air, et le pansage s’exécute d’une manière bien imparfaite. Nous signalons ces inconvénients, sauf à y revenir ultérieurement en traitant des moyens hygiéniques à mettre en usage pour l’amélioration de la race.

Vers l’âge de deux ans commence le dressage : c’est-peut-être la partie la mieux entendue des éleveurs. Ils le pratiquent en général immédiatement après le bistournage, alors que l’humeur des animaux est docile encore et leur jeune corps facile à manier, suivant le précepte transmis à ses contemporains par le poète laboureur de Mantoue dans les Géorgiques :

Tu quos ad studium atque usum formabis agrestens,
Jam vitulos hortare ; viamque insiste domandi,
Dum faciles animi juvenum, dum mobilis ætas.
(Livre III).

La jeunesse en effet étant l’époque la plus favorable pour (les dresser à la vie et aux travaux de la campagne), on a le soin de les (façonner dès leurs premières années). À cet effet on met au joug le jeune élève avec un animal déjà habitué, plus tard on attelle les élèves deux à deux et on leur fait effectuer de légers travaux. Peu de temps suffit pour rendre le dressage complet.

Les attelages formés, on les vend à moins qu’ils ne soient destinés à remplacer des animaux rendus impropres au travail par leur grand âge. Le bœuf gascon, en effet,