Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/39

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

passer la saison rigoureuse. Il ne serait nullement embarrassé pour les alimenter pendant l’hiver et il ne se verrait point dans la nécessité de leur distribuer la nourriture avec parcimonie en attendant les récoltes nouvelles. Pour lui, ce serait un grand avantage : les bœufs, mieux nourris, lui donneraient plus de bénéfices, car si « bien nourrir coûte, mal nourrir coûte encore davantage, » et le bœuf au printemps suivant est long à reprendre un état satisfaisant. Le cultivateur aurait en outre une plus grande quantité de fumier pour porter sur ses terres et celles-ci mieux fumées, les produits doubleraient. Le bétail en effet est le nerf de la culture, comme on l’a répété bien souvent, et sans fourrages, il n’y a point de bétail.

Il y aurait donc des avantages incontestables à nourrir abondamment les animaux. Au point de vue du rendement des terres, ce rendement augmenterait au lieu de diminuer ; et cette considération n’est point d’une minime importance. Mais ce n’est point là le seul bénéfice réalisable, c’est-à-dire l’augmentation du revenu par une production moins considérable de céréales ; il en est un autre qui ne lui est pas inférieur, nous voulons parler de l’amélioration de la race par l’alimentation. L’agriculteur réaliserait un double bénéfice en modifiant le système de culture.

On définit l’alimentation « l’ensemble des effets produits par les aliments sur les animaux. Dict. Bouley et Reynal. » C’est surtout dans le jeune âge que ces effets sont manifestes depuis l’époque du sevrage jusqu’à l’âge de trois ans, on peut juger facilement ce que produit chez le jeune sujet une copieuse nourriture. À cet âge, il prend son déve-