Page:Cazeneuve - Etude sur la race bovine gasconne.djvu/40

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loppement, il compose son organisme ; largement entretenu, le squelette se complète plus vite, les épiphyses se soudent plus promptement aux diaphyses, les masses musculaires augmentent, l’animal devient plus régulier dans son ensemble, ses formes s’arrondissent et la taille augmente. Tels sont les effets merveilleux d’une alimentation bien entendue : le taureau sera utilisé de meilleure heure, la génisse sera fécondée plus jeune sans que la gestation lui soit nuisible, on devancera l’époque du dressage, on pourra la faire saillir à dix-huit mois et le propriétaire ne la nourrira point jusqu’à deux trois ans sans compensation. Si l’on ménage la nourriture au contraire, l’animal reste chétif, se développe peu, et plus tard on a un type dégénéré. Avec de pareils sujets, l’éleveur ne réalisera pas de gros bénéfices.

De là par conséquent l’indication de ne pas ménager les aliments, aux élèves, et de mieux nourrir les bestiaux surtout pendant l’hiver, époque à laquelle on observe principalement la pénurie de fourrages. 12 à 15 k. de foin, 5 kil. de paille pour un bœuf de moyenne taille, telle serait la nourriture qu’on devrait lui donner tous les jours. Nous signalons le mal, au propriétaire d’appliquer le remède, ce qui pour lui est chose facile. « Si le propriétaire ne veut pas, l’agriculture ne changera pas ; mais quand le propriétaire voudra, l’agriculture changera, a dit au dernier siècle, Jacques Bujault, laboureur qui a siégé parmi les législateurs du pays, et, qui nous a laissé d’excellents écrits sur l’agriculture. »

Avant de terminer ce qui a trait à l’alimentation, signalons encore une mauvaise coutume de notre pays, c’est de