Page:Cazotte - Le Diable amoureux.djvu/154

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Fort peu ému du mauvais état de mon lit, qui ne m’exposait qu’à être un peu plus mal couché, je le fus bien davantage de me trouver serré dans les bras de Biondetta.

« Il ne m’est rien arrivé, lui dis-je, retirez-vous ; vous courez sur le carreau sans pantoufles, vous allez tous enrhumer, retirez-vous…

— Mais vous êtes mal à votre aise.

— Oui, vous m’y mettez actuellement ; retirez-vous, ou, puisque vous voulez être couchée chez moi et près de moi, je vous ordonnerai d’aller dormir dans cette toile d’araignée qui est à l’encoignure de ma chambre. » Elle n’attendit pas la fin de la menace, et alla se coucher sur sa natte en sanglotant tout bas.

La nuit s’achève, et la fatigue prenant le dessus, me procure quelques moments de sommeil. Je ne m’éveillai qu’au jour. On devine la route que prirent mes premiers regards. Je cherchai des yeux mon page.