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SIXIÈME PARTIE

adresse faire les reliefs que tu voudras. Si tu relevais des feuillages, dessine-les d’abord comme tu ferais pour une figure, et ne t’aventure pas à relever des choses trop confuses ; plus tu feras tes feuillages clairs, mieux ils viendront au grattoir et meilleurs ils seront à brunir avec la pierre.

Quelques maîtres, après avoir établi leurs reliefs, passent une couche ou deux du même plâtre avec lequel ils ont établi l’enduit sur le panneau, puis avec du plâtre fin à l’aide du pinceau de soies doux. Mais si tes reliefs sont peu saillants, il me parait qu’ils sont plus fins, plus fermes, et que le travail est plus sûr sans cela. La raison en est la même que celle enseignée d’abord de ne pas donner des couches de plâtre de différentes natures.

CXXV.Comment tu peux mouler des reliefs pour orner différents espaces de ton tableau.

Puisque nous parlons de reliefs, je veux t’en dire autre chose. Avec ce même plâtre, un peu plus fort de colle, tu peux jeter en moule des têtes de lion ou autres choses estampées en terre ou en craie. Enduis ledit moule avec de l’huile à brûler, mets-y de ce plâtre encollé, et laisse-le bien refroidir ; ensuite par un côté du moule enlève le plâtre avec la pointe d’un couteau et souffle fort ; l’empreinte sortira nette. Laisses-la sécher. Selon les espèces d’ornements tu prendras le plâtre dont tu enduis, ou celui qui sert aux reliefs pour coucher l’endroit où tu veux placer la dite tête. Place-la avec les doigts, et affermis-la avec soin ; puis prends du plâtre, et avec le pinceau d’écureuil donnes-en une couche ou deux sur la partie moulée et laisse reposer. S’il s’y était fait de petits nœuds, enlève-les avec la pointe du couteau.