atteint, soit sur mur, soit sur panneau, un haut degré de splendeur.
D’abord prends une pierre d’azur. Si tu veux connaître la meilleure pierre, choisis celle qui est la plus pleine d’azur, bien qu’elle soit partout tachée comme de cendre. Celle qui a le moins de ces taches cendrées est la meilleure. Prends attention que ce ne soit pas de l’azur d’Allemagne, qui est flatteur à l’œil et ressemble au smalt.
Ecrase-la dans un mortier de bronze couvert, pour que la poudre ne se perde pas. Mets cette poussière sur ta pierre de porphyre, et broie sans eau. Tu auras un tamis couvert comme les apothicaires pour passer les épices ; tu tamiseras et écraseras de nouveau selon tes besoins. Ne perds pas de vue que si tu broies plus fin, l’azur sera plus léger, mais non si beau, si ardent et d’une couleur si noire. La qualité plus légère est plus utile aux miniaturistes et pour faire des vêtements mélangés de blanc. Quand tu as fini ta poudre, prends chez les apothicaires six onces de résine de pin, trois onces de mastic, trois onces de cire neuve pour chaque livre de bleu outremer. Mets toutes ces choses dans une petite marmite neuve, et fais-les fondre ensemble. Alors, à travers un linge de lin blanc, passe-les dans une cuvette de verre. Joins-y une livre de ta poudre de bleu d’outremer, mélange le tout bien ensemble, et fais-en une pâte ou tout soit bien incorporé. Pour pouvoir manier cette pâte graisse-toi bien les mains d’huile de lin. Il faut que tu conserves cette pâte au moins trois jours et trois nuits, la repétrissant un peu chaque jour ; et même tu peux la garder quinze jours, un mois, autant que tu le voudras.
Quand tu désires en retirer l’azur, suis cette méthode : Fais deux bâtons d’un morceau de bois ni trop