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Yori a réalisé les derniers débris de sa fortune. En vendant quelques objets précieux, devenus inutiles dans sa vie plus simple, en réclamant à ses anciens amis l’argent prêté aux jours heureux, en faisant rendre gorge, pour partie, à son intendant, il a trouvé de quoi utiliser son travail. Dans la coquette habitation où il a installé Nareya, il ne voit plus, comme au temps de sa splendeur, trois cours et trois corps de bâtiments, précédés d’un luxueux portique, encombrés d’une foule de serviteurs et de nombreux samuraïs désireux de saluer le jeune maître à son lever ; dans son vestibule, entre les deux grands vases du tokônoma, au-dessous des caractères sacrés qui appellent le repos sur la maison, on ne trouve plus le chevalet sur lequel le daïmio, en rentrant, suspendait ses sabres, alors son honneur et son orgueil, car il a renoncé à un rang qu’il ne pouvait plus tenir. Mais qu’importe à Yori ! Il ne lui faut maintenant, pour être heureux, qu’un sourire de sa femme au milieu des fleurs de son jardin.