Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/11

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cette répartition n’est plus régulière ; de là, surcharge des os, tiraillement des tendons, et le plus souvent ostéite ou nerf-ferrure, synonymes de boiterie. Le cheval n’étant qu’une machine à laquelle on demande la plus grande somme de travail, il est évident qu’il ne sera d’aucune utilité pour nous dès l’instant où la fonction locomotrice sera troublée. Par suite de cette surcharge des os, de ce tiraillement des tendons, l’animal souffre, et à l’écurie, on le voit choisir les interstices du pavé pour appuyer la pince et soulager les tendons, ou bien fléchir tour à tour ses membres pour les laisser reposer, toutes positions que la plupart des propriétaires attribuent à sa paresse, mais auxquels on pourrait appliquer à bon escient ces mots de Laocoon : Quæ tanta insania cives ! Cette souffrance qu’il éprouve, le cheval ne peut l’exprimer ; mais il digère mal, on le voit maigrir, ses forces diminuent, et si, à cette cause, se, joignent l’excès de travail et l’insuffisance de nourriture, l’animal, jeune encore, est usé, décrépit : il appartient à l’équarrisseur. »

Le sujet souffre donc. Or, qu’arrive-t-il lorsque la sensibilité s’exagère, sinon une perte de substance appréciable pour les nerfs ? Le système nerveux épuisé, les vaisseaux se relâcheront ; les globules passant dès lors trop vite, ne céderont point une quantité suffisante d’oxygène aux éléments des tissus et ne leur enlèveront pas assez d’acide carbonique. Ainsi s’expliquent, chez ce cheval, le peu d’activité de la nutrition, l’insuffisance de la circulation et cet état d’abrutissement qui le caractérise ; car, n’oublions pas que le système nerveux n’est pas seulement chargé de porter le mouvement aux autres tissus et de recevoir les excitations, il est aussi le siège des facultés instinctives et intellectuelles. M. Colin a remarqué que le déplacement des forces musculaires