Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/12

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n’arrive à son maximum qu’autant que les animaux sont stimulés par la douleur, la crainte, les menaces, les besoins impérieux de la conservation ; ces conditions se trouvent réalisées en une certaine mesure chez le cheval dont les aplombs sont défectueux. Or, quand la contraction des muscles a atteint son plus haut degré, il peut y avoir rupture de ces organes, fracture des os…

Après un repos peu prolongé parfois, ce cheval sera pesant, paresseux, sans forces ; ses membres seront engourdis, ses articulations raides ; il sera bientôt harassé de fatigue, hors d’haleine, suera, se refroidira avec la même facilité, sera en danger imminent de la fourbure, de la fluxion de poitrine, etc. Si, d’un autre côté, vous le surmenez un peu, cet excès de travail peut occasionner la mort subite en déterminant la rupture de l’estomac, du diaphragme ou de quelques gros vaisseaux, même l’asphyxie. Plus que tout autre, il sera exposé aux fièvres aiguës, à cette affection cérébrale, presque toujours mortelle, nommée vertige abdominal. Ce sont surtout les organes locomoteurs qui souffriront de cet exercice ; les articulations perdront leur force et leur souplesse ; les muscles seront frappés d’un genre d’inflammation lente, souvent intermittente, qui constitue un rhumatisme chronique, cause la plus ordinaire, si elle n’est pas la seule, de ce que l’on nomme boiterie de vieux mal sans tares apparentes. Si l’on réfléchit, en outre, que très souvent l’aplomb des membres est le résultat de l’aplomb vicieux du pied, on comprendra que la fatigue des extrémités puisse déterminer l’inflammation lente des capsules articulaires de ce dernier organe (pied) et tant d’autres lésions graves dont le raisonnement seul peut expliquer l’existence.

La rectitude des aplombs est donc chose toujours importante