Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/27

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Ce cheval souffre donc. Voyez-le pendant l’acte de la locomotion. Chaque pas amenant un trop grand allongement des tendons, il se trouve dans le cas d’un homme qui fait des armes et qui, s’étant trop fendu, ne se relève qu’avec effort. Au repos, pour prévenir la fatigue des muscles et donner quelque relâche aux ligaments et aux tendons, il change souvent son appui en portant ses boulets plus en avant. À la longue, il deviendra, par conséquent, droit sur ses membres, et voici une nouvelle cause d’usure pour les tendons, les ligaments capsulaires, les os, etc.

En effet, ce redressement des pièces osseuses ne peut se faire sans qu’il y ait irrégularité de leur coaptation ; aussi, le bord inférieur du paturon dépasse un peu l’os de la couronne qui, parfois, s’avance lui-même sur l’os du pied, et le bord du canon se porte en avant du paturon. Pareillement, le jarret tend à devenir droit. Quoi qu’il en soit, autre le froissement des ligaments, cette juxtaposition forcée des facettes articulaires des os favorise le développement des tares de la couronne, du boulet, du jarret, amène des boiteries[1].

Il est aisé de comprendre que, dans ces conditions, le fonctionnement des muscles est exagéré ; on peut donc en induire que dans l’intérieur de ces organes, il doit se produire une certaine quantité d’acides inosique et sarcolactique capable de leur

  1. Nous avons vu un sujet chez lequel la ténotomie ne put remédier à la bouleture, et cela, à cause de la coaptation nouvelle des facettes articulaires. Sur un autre cheval d’expérience, nous avons constaté l’existence d’une gorge transversale creusée par le bord antérieur de la première phalange sur le tiers antérieur de la surface articulaire du canon. La section du tendon n’avait pu rétablir les aplombs, même d’une manière passagère.