Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/39

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plein air, cri plein champ que l’on pourra aussi respirer à pleins poumons ; et cela contribue pour une large part, soyez-en sûrs, à conserver intacte la tonicité des muscles, condition in dispensable au maintien des aplombs.

Il est des propriétaires qui tombent dans l’excès contraire en livrant leurs poulains aux plus rudes travaux à l’âge de dix-huit ou vingt mois ; c’est là, nous l’avouons, l’économie la plus mal entendue. Si l’on considère, en effet, la faiblesse des tissus à cet âge, on conçoit qu’il doit en résulter forcément l’allongement des muscles fléchisseurs et de leurs tendons, ainsi que l’abaissement du boulet : en voilà assez pour porter le désordre dans les aplombs. Vous aurez là bientôt un cheval chétif, sans résistance, rempli de tares, ce que l’on appelle un cheval épuisé, un caput mortuum. Jusqu’à deux ans et demi au moins, nos races chevalines sont trop faibles pour être livrées à un travail un peu pénible ; les abouts articulaires n’ont pas la consistance voulue et les ligaments leur ténacité. Nous ne contestons pas l’avantage de faire travailler les chevaux de trait à l’âge de deux ans et demi, car nous dirons avec M.Magne « que c’est cette pratique qui fait que nous avons un si grand nombre de bons chevaux pour les omnibus, le roulage et les diligences » ; mais ce que nous blâmons, c’est cet abus de forces des animaux. N’imitez donc point cette propriétaire des environs de Toulouse qui, sous prétexte que son cheval était maniable et docile, le faisait travailler depuis l’âge de neuf mois ; comme elle, vous seriez obligé de conduire tous les quinze jours votre animal au vétérinaire pour l’application du feu.

L’exercice modéré est donc nécessaire ; les hommes de l’antiquité qui se sont occupé de donner des soins aux chevaux ne manquent pas de nous dire que, « de même qu’il faut donner