Page:Ceysset et Pébernard - Défectuosité des aplombs.djvu/40

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aux pieds une attention très scrupuleuse, on doit aussi fortifier le corps du cheval par des exercices bien ménagés. » On devrait même, à l’âge de dix-huit à vingt mois, familiariser le poulain à nos travaux domestiques, l’atteler avec sa mère pour l’employer au hersage, par exemple, ou à tout autre travail léger d’agriculture. On voit, dans certaines parties de la Normandie, des poulains de dix-huit mois attelés d’abord comme surnuméraires, traînant ensuite la herse et à trois ans agissant comme bêtes de labour ; sinon, ils suivent la mère au travail et gambadent autour d’elle. En quelques pays d’élève, on voit même un enfant accompagner l’attelage dans les premiers jours pour badiner avec le poulain et l’empêcher de déranger la nourrice.

Les préceptes auxquels doivent s’astreindre ceux qui élèvent des chevaux sont les suivants : soumettre après le sevrage les poulains à un léger exercice, ne pas les faire travailler jeunes sous peine de ruiner leurs reins, leurs articulations et faire naître ainsi des défauts d’aplomb ; ne pas oublier enfin que — si plus un organe fonctionne, plus il se développe — ce fonctionnement a des limites qu’on ne doit pas outrepasser. Les jeux publics dans lesquels la Grèce et le moyen-âge célébraient la force physique ne sont-ils pas des hommages rendus à cette loi de la nature ?

On peut résumer de la manière suivante tout ce qui rient d’être dit :

a. — Autant un exercice modéré dans le jeune âge est propre à augmenter et à conserver les forces musculaires et parlant la rectitude des aplombs, autant un travail excessif ou seulement prématuré est capable de les diminuer ou de les abattre pour toujours.