Seul, au bord de ces flots que le tilleul couronne,
J’avais fui le soleil et n’attendais personne…
Vous du blond Anio[1] naïade au pied fluide[2],
Vous, filles du Zéphire et de la Nuit humide,
Fleurs……
VII[3]
LYDÉ.
« Mon visage est flétri des regards du soleil.
Mon pied blanc sous la ronce est devenu vermeil.
J’ai suivi tout le jour le fond de la vallée ;
Des bêlements lointains partout m’ont appelée.
J’ai couru : tu fuyais sans doute loin de moi :
C’étaient d’autres pasteurs. Où te chercher, ô toi
Le plus beau des humains ? Dis-moi, fais-moi connaître
Où sont donc tes troupeaux, où tu les mènes paître.
Pour que je cesse enfin de courir sur les pas
Des troupeaux étrangers que tu ne conduis pas[4]
Une femme, une poétesse chante ainsi :
Ô jeune adolescent ! tu rougis devant moi.
Vois mes traits sans couleur ; ils pâlissent pour toi :
- ↑ Au-dessus du mot Anio, l’auteur a écrit ou autre. (G. de Ch.)
- ↑ Ce court fragment, donné par Sainte-Beuve dans la notice de 1839, semble bien se rattacher au commencement de la pièce qu’on vient de lire.
- ↑ Édition 1819.
- ↑ Ces deux vers, supprimés par les premiers éditeurs ont été rétablis par M. G. de Chénier.