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ques allusions à d’autres constructions. Toutefois, grand conquérant et grand constructeur, Ramsès II est peut-être à la hauteur de l’éloge, ce qui n’est pas le cas pour tous les Pharaons qui ont élevé des obélisques.

La monotonie et l’emphase tout orientale des titres et des louanges qui forment le thème habituel de ces sortes d’inscriptions, fatiguent l’attention sans occuper l’esprit des lecteurs en général. Quant aux égyptologues, ils y trouvent un certain intérêt au point de vue mythologique. Presque toutes ces formules se réfèrent aux mythes religieux et surtout à la guerre d’Horus contre Set.

La phraséologie des Livres sacrés est passée sur la pierre : les faits et gestes d’Horus triomphant sont attribués au Pharaon vainqueur. C’est le côté intéressant de ces formules outrées, et c’est à ce seul point de vue que les égyptologues les étudient avec soin.

Bon nombre de ces formules se trouvent dans la traduction des inscriptions d’un obélisque, donnée par Ammien-Marcellin, d’après un auteur grec du nom d’Hermapion. Mais nous n’avons nul besoin de nous appuyer sur cette version, qui est de plus de quinze siècles antérieure à la découverte de Champollion. Tout en reconnaissant qu’Hermapion a bien réellement traduit un texte égyptien, nous sommes en mesure d’arriver à une exactitude plus parfaite que la sienne, et de traduire littéralement ce qu’il s’est contenté de paraphraser.

Ces explications données, nous allons décrire d’abord les quatre scènes d’offrande qui occupent les quatre faces de l’obélisque au-dessous de son extrémité pyramidale, qu’on nomme pyramidion ; nous aborderons ensuite la traduction des trois colonnes de signes de chacune des faces en commençant par celle du milieu.