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Nous savons à présent que la totalité des inscriptions appartient à Ramsès II.

Pour les personnes complétement étrangères à la science des hiéroglyphes, il peut être à propos de faire observer que les cartouches-noms qui se lisent au bas de toutes les colonnes sont identiquement les mêmes, c’est-à-dire, qu’ils sont composés des mêmes mots, dans le même ordre, quoique les scribes en aient varié l’expression graphique.

Ces courtes observations suffisent pour faire apprécier le caractère et la destination des obélisques en général, ainsi que l’origine de celui dont nous nous proposons de traduire les inscriptions. Avant d’aborder cette traduction, nous devons rappeler les essais d’interprétation faits par Salvolini, d’après les notes de Champollion. Depuis cette tentative de déchiffrement, la science a considérablement progressé. Aussi la traduction partielle donnée par Salvolini, n’a-t-elle plus aujourd’hui aucune valeur.

Mais si nous sommes à même d’interpréter correctement la totalité des textes de cette nature, nous ne pouvons pas pour cela leur donner l’intérêt qui leur manque. Il ne faut pas s’attendre, en effet, à rencontrer dans ces inscriptions l’indication de faits historiques quelque peu détaillés ; dans la réalité, ils n’ont rien de ce qui peut satisfaire la curiosité de l’annaliste. S’ils parlent des conquêtes du Pharaon, c’est en lui attribuant la victoire sur le monde entier, c’est en représentant tous les peuples de la terre courbés sous le fardeau des tributs qu’ils apportent au fils du Soleil ; il semble que la mention d’un fait particulier, d’une date déterminée du règne, aurait amoindri l’expression des louanges hyperboliques adressées à ces rois déifiés. Il en est de même pour la construction des monuments religieux, temples ou palais, et pour les fondations pieuses. C’est sur d’autres monuments qu’il faut en chercher la nomenclature. Les obélisques nous apprendront seulement que les Pharaons ont répandu sur leur ville l’éclat du firmament par la multitude et la splendeur de leurs édifices.

Les inscriptions de l’obélisque de Paris célèbrent Ramsès II sur ce ton ampoulé, et ne nous fournissent aucun détail que l’histoire puisse recueillir, sauf le fait de l’érection des obélisques eux-mêmes et quel-