Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/146

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parler, une sorlo de ciiiiosilé peut Je saisir, el il se demaiidei'a coiiimenL I^onsart) esl venu à boni de son eiilrej)rise. J'ose lui proniellre (pi'il sera par- lois récomjiensé de son courage el fpie, de temps à aulre, d'heureux passages viendront charmer agréa- blement son oreille.

Ces obstacles, reconnaissons-le tout daboid, à la louange dcFionsard, s'il ne s'en rend pas un compte exact, il les senl du moins vaguement. C'est ainsi que, prévenant le reproche de présenter à la cour des poëmes indignes d'elle, il suppose toujours que les « enlreparleurs » sont des personnages haut placés et lait sans cesse revenir sur leurs lèvres des sujets politiques. Mélibée, ïyrcis, Lycidas, Galalée, Amaryllis s'appellent désormais, je le repète, Guisin, Carlin, Xandrin, Câlin et Margot, allusions plus que transparentes : toujours, comme l'a fait remanpier Sainte-Beuve, ses bergers déj)loi"cnt (pielque trépas illustre, ou chantent un royal hyménée. Ronsard comprend à merveille le peu d'intérêt que la sim[)le idylle offrirait à ses lecteurs, et, lors mème(|u'il vante les mérites de la nature et soutient qu'il la préfère à l'ait, il a bien soin de reiiibellir el de la rendre digne, non plus des consuls, mais des rois.

C'est en vain (ju'imitant un passage de Saiina/ai', il dit. (Ml comniL'iKianl ses éuloitiies :