Page:Chalandon - Essai sur la vie et les œuvres de P. de Ronsard, 1875.djvu/270

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— 258 — centre intellectuel de l'humanité. C'est la France qui a semé dans le monde toutes les grandes idées ; elle est la reine des peu])les, le flambeau qui les éclaire. Écoulez-le ; sur cette matière son enthou- siasme ne tarit point :

Oli ! l'abaisser n'est pas facile, France, sommet des nations, Toi, que l'idée a pom' asile, Mère des révolutions, etc.

Dans l'ode : A l'Arc de triomphe, la même pen- sée est présentée presque sous la même forme :

Oh ! Paris est la cité mère ; Paris est le lieu solennel Où le tourbillon éphémère Tourne sur un centre éternel.

Nul ne sait, question profonde. Ce que perdrait le bruit du monde. Le jour où Paris se tairait!

On voit, par ces exemples caractéristiques, jus- qu'où Victor Hugo a poussé l'exaltation. Il est aussi ardent à chanter les gloires militaires, qu'à célébrer les conquêtes pacifiques de la France.

Par suite de la tournure de son esprit, amoureux de l'antithèse, et avide d'hyjierboles, lui, poëte, qui devrait préférer à tout la nature et la vie calme et paisible, il s'enivre de l'odeur de la poudre et