Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/304

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Villers et à Saint-Arnoud. Jamais Henri Heine n’y participa. Il restait constamment enfermé dans sa petite chambre d’hôtel, et, le soir seulement, on le voyait marcher à pas comptés sur la plage.

Pendant six semaines, je n’entendis que ces mots sortir de la bouche de Henri Heine : « J’ai bien mal à la tête. » Peu après, la paralysie le saisissait ; en 1856, il mourait presque aveugle.

Henri Heine admirait beaucoup Frédéric-Lemaître, trouvait Bocage « beau comme Apollon », et prisait à sa juste valeur le talent de Théophile Gautier. Il avait des parti-pris impossibles, des mots à l’emporte-pièce contre la Prusse, et des paradoxes sans pareils.

J’ai apprécié en peu de lignes les intelligences supérieures de la littérature, des arts, de l’histoire, des sciences médicales ; je n’ai point passé sous silence les représentants de l’art oratoire en tous genres ? Dois-je méconnaître la supériorité des hommes distingués dans les mathématiques, que Lamartine appelait « les chaînes de la pensée » ?

Ne serait-il pas injuste, aussi, de ne pas accorder des hommages aux savants qui se sont illustrés dans la chimie, la physique et l’histoire naturelle ?

Sous le règne de Louis-Philippe, du « Napoléon de la paix », Cuvier, Ampère, Gay-Lussac, Che-