Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/305

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vreul, Geoffroy Saint-Hilaire, Élie de Beaumont, Biot, Arago, Chasles, Thenard et Jean-Baptiste Dumas firent le plus grand honneur à la France, et le rayonnement de leur gloire ne s’est pas encore effacé.

Georges Cuvier, près de terminer sa carrière (13 mai 1832), recevait dans son pavillon du Jardin des Plantes tous les savants étrangers qui venaient saluer un des génies du dix-neuvième siècle. Il combattait les vues de Geoffroy Saint-Hilaire sur l’unité de composition organique, et il ne cessait d’être en lutte avec de Blainville.

L’homme public, dans Cuvier, n’était pas à la hauteur du naturaliste. Il a figuré parmi les censeurs.

Quand il discutait sur des sujets scientifiques, il traitait tous ses interlocuteurs comme ses égaux, sans acception d’âges ni de titres. Un jour qu’il s’entretenait d’anatomie avec un jeune homme, et soutenait son avis très simplement, le jeune homme, à chaque phrase, répétait : « Monsieur le baron ! Monsieur le baron ! — Il n’y a pas de baron ici, dit Cuvier avec douceur, il y a deux savants cherchant la vérité, et s’inclinant devant elle. »

Le physicien Ampère, dont les découvertes ont tracé la voie aux physiciens actuels, habitait une maison située au coin de la rue des Boulangers