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Page:Challamel - Souvenirs d’un hugolâtre.djvu/337

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XXXVIII

À la génération de 1830 se rapporte une révolution complète dans le journalisme.

Les journaux coûtaient cher ; ne pouvaient s’y abonner que les bourgeois aisés. Émile de Girardin comprit la chose, et il fonda la Presse, journal à 40 francs, quand les Débats en valaient le double (ils valent encore 72 francs). Le succès de la feuille à 40 francs résulta non seulement du bon marché, mais aussi de la bonne rédaction littéraire et du bon lancement politique. Elle soutenait l’opinion conservatrice, et son fondateur se vit assailli par une nuée d’ennemis politiques et de concurrents journalistes. Victor Hugo rédigea lui-même le prospectus de la Presse.

Afin de pousser au succès, dans ce temps où la publicité n’atteignait pas de proportions comparables à celles d’aujourd’hui, on avait imaginé