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après lui : « Pour être pleinement hommes avec nous, cessez d’être Juifs ! »


IV


Nous avons vu que Wagner considère l’état actuel de la civilisation comme un état de déchéance ; nous avons vu aussi qu’il croit avoir discerné les causes de cet état. Il reste à dire quelques mots de ses pensées positives, et des propositions qu’il a à faire en vue de parvenir à la régénération désirable.

De la conscience de cette déchéance, Wagner affirme : « Elle n’est pas nouvelle, car tout grand esprit l’a prise pour guide et pour fil conducteur ; demandez-le aux poètes vraiment grands de tous les temps, aux fondateurs aussi des religions véritables ! » Mais il rejette les conséquences pessimistes qu’en ont tirées la religion hindoue, la religion chrétienne et la métaphysique, et pense que la « connaissance de la vraie cause de notre déchéance nous amène, du même coup, à croire à la possibilité d’une régénération tout aussi radicale ». En effet, l’argument est si simple et si logique, qu’il suffit d’en admettre les prémisses, pour être forcé d’en admettre la conséquence. Si la nourriture animale est la cause principale de la déchéance humaine, le remède sera évidemment une diète strictement végétale ; si le mélange des races tend a corrompre le sang, il y a à prendre des mesures pour y mettre désormais obstacle, et ainsi de suite.

Je pourrais donc, semble-t-il, clore ici le chapitre relatif à la doctrine de Wagner en ce qui concerne la régénération. Mais c’est précisément ici que se montre la multiplicité des points de vue auxquels il se place, ce