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Page:Chambon - Notes sur Prosper Mérimée, 1902.djvu/116

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90 NOTES SUR PROSPER MÉRIMÉE

faille laisser tomber la chose dans l'eau? Je suis si horri- blement vexé et si abasourdi que je ne puis conclure à rien. Je ne doute pas que VOUS ne lassiez pour le mieux. Adieu, mille amitiés à tous les habitués du café anglais.

« S' Pol de Léon, 1 1 sept, au soir.

« Veuillez m'écrire un mot sous le couvert du Préfet du Finistère à Quimper, ou à Lorient, aussitôt que vous aurez reçu ma lettre. »

L'affaire en resta là ; la Censure ne compta pas Méri- mée parmi ses membres.

La seconde aventure est assez obscure : nous n'en avons trouvé la mention que dans une lettre à Requien et dans une autre à Royer-Collard. Ni les lettres à Stapfer ' ni les autres que nous avons pu consulter n'y font même allusion, nous ne pouvons donc que laisser la parole à Mérimée :

« ...Ces sauvages, écrit-il à Requien, m'ont persécuté dans leurs journaux, m'accusant d'avoir enlevé d'autorité à leur province un ras. d'un certain barde du V e siècle, Guiclan ou Guinclan, ras. que j'ai cherché partout inu- tilement et dont j'ai appris l'existence à la plupart de leurs doctes! Un petit élève de l'Ecole des Chartes a prétendu avoir trouvé le ras., mais quand il a fallu le montrer, il n'a pu le produire et il avait disparu. Je n'ai pu d'ailleurs lui faire dire de quelle grandeur, de quelle couleur, de quel caractère il était, et je suis convaincu qu'il ne l'avait pas plus vu que moi. Tout cela m'a donné un peu de tracas et je m'en venge dans mon rap-

i. Nous devons ce renseignement à l'obligeance de M" 1 -' V. Stapfer.